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DSM 5: 7 Spécification de l'Attaque de Panique

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Spécification de l'Attaque de Panique

l'Attaque de Panique


Introduction

Les attaques de panique sont des épisodes de crainte intense ou de malaise soudain qui atteignent leur point culminant en quelques minutes. Bien qu'elles ne soient pas un trouble mental en soi, elles peuvent accompagner de nombreux troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles liés au stress post-traumatique, troubles liés à l'usage de substances, ainsi que certaines affections médicales. Dans ce cours, nous explorerons en détail les caractéristiques, les symptômes et les spécifications liés aux attaques de panique.

I. Symptômes de l'Attaque de Panique

Une attaque de panique se caractérise par la survenue de quatre ou plus des symptômes suivants, qui peuvent apparaître brusquement même en période de calme ou d'anxiété :

  1. Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque.
  2. Transpiration excessive.
  3. Tremblements ou secousses musculaires.
  4. Sensation de "souffle coupé" ou impression d'étouffement.
  5. Sensation d'étranglement.
  6. Douleur ou gêne thoracique.
  7. Nausée ou gêne abdominale.
  8. Sensation de vertige, d'instabilité, de tête vide ou impression d'évanouissement.
  9. Frissons ou bouffées de chaleur.
  10. Paresthésies (sensations d'engourdissement ou de picotements).
  11. Déréalisation (sentiments d'irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi).
  12. Peur de perdre le contrôle de soi ou de "devenir fou".
  13. Peur de mourir.

Note: Certains symptômes culturellement liés, tels que les acouphènes, la douleur au cou, les céphalées, les cris ou les pleurs incontrôlables, ne sont pas comptabilisés parmi les quatre symptômes requis.

II. Caractéristiques de l'Attaque de Panique

La caractéristique essentielle d'une attaque de panique est une montée rapide de crainte intense ou de malaise qui atteint son acmé en quelques minutes. Onze des 13 symptômes associés sont physiques, tandis que deux sont cognitifs (peur de perdre le contrôle ou de devenir fou, peur de mourir). Il est important de noter que l'expression "peur de devenir fou" est couramment utilisée par les personnes souffrant d'attaques de panique et n'est pas péjorative ni diagnostique.

L'expression "en quelques minutes" signifie que le pic d'intensité est atteint littéralement en quelques minutes, indépendamment de l'état d'anxiété antérieur. Une attaque de panique peut survenir aussi bien en période de calme qu'en période d'anxiété, et elle peut varier en intensité au fil du temps.

Une attaque de panique se distingue de l'anxiété progressive par sa rapidité d'apparition, son caractère discontinu et son intensité généralement plus sévère. Les attaques qui ne présentent pas les quatre symptômes requis sont appelées "attaques paucisymptomatiques".

III. Types d'Attaques de Panique

Il existe deux types d'attaques de panique caractéristiques :

  1. Attaques de Panique Attendues: Ces attaques ont un déclencheur ou un repère évident, comme des situations dans lesquelles des attaques de panique se sont déjà produites. Le caractère attendu est généralement déterminé par le clinicien en fonction des antécédents du patient.
  2. Attaques de Panique Inattendues: Ces attaques surviennent sans déclencheur évident au moment de l'épisode, par exemple, pendant un moment de détente ou pendant le sommeil (appelées "attaques de panique nocturnes"). La détermination du caractère attendu ou inattendu est basée sur l'interrogatoire du patient et l'appréciation du clinicien, tout en prenant en compte les influences culturelles.

IV. Caractéristiques Associées

Une variante d'attaque de panique inattendue est l'attaque de panique nocturne, caractérisée par des épisodes de panique survenant au réveil. Il est important de noter que les attaques de panique sont associées à un risque accru de tentatives de suicide et d'idées suicidaires, même en prenant en compte d'autres facteurs de risque tels que les comorbidités.

En conclusion, les attaques de panique sont des épisodes de crainte intense qui peuvent accompagner divers troubles mentaux et médicaux. Il est essentiel pour les cliniciens de reconnaître et de spécifier correctement ces attaques lors de l'évaluation des patients, car elles peuvent avoir un impact significatif sur le bien-être et la qualité de vie de ceux qui en souffrent.

Prévalence des Attaques de Panique

La prévalence des attaques de panique, un phénomène caractérisé par des épisodes de crainte intense et soudaine, varie en fonction de la population et de la région géographique. Dans ce cours, nous explorerons la prévalence des attaques de panique, leur développement et leur évolution, ainsi que les facteurs de risque, les marqueurs diagnostiques, la comorbidité, et les considérations culturelles et de genre associées à ce trouble.

I. Prévalence des Attaques de Panique

1. Aux États-Unis

  • En population générale, la prévalence sur 12 mois des attaques de panique aux États-Unis est estimée à 11,2 % chez les adultes (Kessler et al. 2006).
  • Les Afro-Américains, les Américains d'origine asiatique et les Latino-Américains présentent des taux de prévalence similaires (Lewis-Fernández et al. 2010).
  • Les femmes sont plus fréquemment touchées que les hommes, avec une différence de genre plus prononcée pour le trouble panique (Kessler et al. 2005).

2. En Europe

  • Dans les pays européens, les estimations de la prévalence sur 12 mois des attaques de panique varient de 2,7 % à 3,3 % (Fullana et al. 2011 ; Lewis-Fernández et al. 2010).

3. Âge et Prévalence

  • Les attaques de panique chez les enfants sont relativement rares avant l'âge de la puberté, avec une augmentation significative de la prévalence à l'adolescence (Craske et al. 2010).
  • Les taux de prévalence diminuent chez les personnes âgées, ce qui peut refléter une réduction de la sévérité à des niveaux infracliniques (Kessler et al. 2005 ; Wolitzky-Taylor et al. 2010).

II. Développement et Évolution des Attaques de Panique

  • L'âge moyen de début des attaques de panique aux États-Unis est d'environ 22-23 ans chez les adultes (Kessler et al. 2005).
  • L'évolution des attaques de panique est influencée par les troubles mentaux concomitants et les événements de vie stressants.
  • Chez les enfants, les attaques de panique sont rares avant l'adolescence, et les adolescents peuvent être moins enclins à en discuter ouvertement (Craske et al. 2010).
  • Les personnes âgées peuvent avoir une réponse moins intense du système nerveux autonome aux états émotionnels, ce qui peut influencer la manière dont elles décrivent leurs attaques de panique (Wolitzky-Taylor et al. 2010).

III. Facteurs de Risque et Pronostiques

1. Facteurs de Risque

a. Tempéramentaux

  • L'affectivité négative (névrosisme) et la sensibilité à l'anxiété sont des facteurs de risque pour les attaques de panique (Craske et al. 2010).
  • Les antécédents de "bouffées d'angoisse" (attaques paucisymptomatiques) peuvent également être un facteur de risque (Craske et al. 2010).

b. Environnementaux

  • Le tabagisme est un facteur de risque d'attaques de panique (Isensee et al. 2003).
  • La plupart des individus rapportent des facteurs de stress identifiables dans les mois précédant leur première attaque de panique, tels que des facteurs de stress interpersonnels ou liés au bien-être physique (Craske et al. 2010).

2. Marqueurs Diagnostiques

  • Les enregistrements physiologiques d'attaques de panique montrent une montée brusque de l'éveil, en particulier de la fréquence cardiaque, qui atteint un pic en quelques minutes et disparaît en quelques minutes (Craske et al. 2010).

IV. Comorbidité

  • Les attaques de panique sont associées à une probabilité accrue de divers troubles mentaux comorbides, notamment les troubles anxieux, les troubles dépressifs, les troubles bipolaires, les troubles du contrôle des impulsions et les troubles de l'usage de substances (Kessler et al. 2005).
  • Elles sont également liées à une morbidité plus importante, un recours accru aux soins, un handicap plus marqué et une moins bonne qualité de vie par rapport aux attaques paucisymptomatiques (Craske et al. 2010).

V. Diagnostic Différentiel des Attaques de Panique

  • Les attaques de panique peuvent présenter des symptômes qui se chevauchent avec d'autres conditions médicales ou psychiatriques. Par conséquent, il est essentiel de procéder à un diagnostic différentiel approfondi pour exclure d'autres causes possibles de symptômes similaires. Voici les principales conditions à considérer lors du diagnostic différentiel des attaques de panique :

    1. Autres Épisodes Paroxystiques

    Attaques de Colère : Il est important de distinguer les attaques de panique des épisodes de colère intense. Les attaques de panique se caractérisent par une montée brusque de peur intense ou d'intense inconfort, tandis que les attaques de colère sont liées à des émotions de colère.

    2. Troubles Médicaux

    Plusieurs affections médicales peuvent présenter des symptômes similaires à ceux des attaques de panique. Un diagnostic différentiel doit donc être effectué pour exclure ces conditions médicales :

    a. Hyperthyroïdie : L'hyperthyroïdie, une affection de la glande thyroïde, peut provoquer une augmentation de l'anxiété et des palpitations cardiaques, ce qui peut être confondu avec une attaque de panique.

    b. Phéochromocytome : Ce tumorales de la glande surrénale peut entraîner des poussées soudaines d'adrénaline, provoquant une augmentation significative de la pression artérielle et des symptômes similaires à ceux d'une attaque de panique.

    c. Troubles Cardiaques : Certaines affections cardiaques, telles que les arythmies cardiaques ou la tachycardie supraventriculaire, peuvent provoquer une sensation de palpitations ou d'oppression thoracique similaire à celle observée lors d'une attaque de panique.

    d. Autres Affections Médicales : Des problèmes de santé tels que l'épilepsie, l'asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d'autres affections respiratoires peuvent entraîner des symptômes qui peuvent être confondus avec des attaques de panique.

    3. Troubles liés à l'Usage de Substances

    Certains troubles induits par la consommation de substances ou de médicaments peuvent également imiter les symptômes des attaques de panique. Il est essentiel d'examiner l'anamnèse de la personne pour déterminer si elle a déjà eu des attaques de panique avant la consommation excessive de substances. Les substances à considérer comprennent :

    a. Psychostimulants : L'usage excessif de psychostimulants tels que la cocaïne, les amphétamines ou même la caféine peut provoquer une montée soudaine de l'adrénaline, similaire aux symptômes des attaques de panique.

    b. Cannabis : Certaines personnes peuvent éprouver de l'anxiété ou des symptômes de panique après la consommation de cannabis.

    c. Sevrage de Substances Dépressives : Le sevrage de substances telles que l'alcool ou les barbituriques peut être accompagné de symptômes anxieux, parfois similaires à ceux d'une attaque de panique.

    4. Trouble Panique

    Bien que cela puisse sembler paradoxal, il est important de noter que les attaques de panique sont distinctes du trouble panique. Les critères pour le diagnostic de trouble panique exigent la répétition d'attaques de panique inattendues, mais ce n'est pas suffisant pour diagnostiquer une attaque de panique.

    En conclusion, le diagnostic différentiel des attaques de panique est essentiel pour exclure d'autres conditions médicales, psychiatriques ou liées à la consommation de substances qui pourraient présenter des symptômes similaires. Un examen clinique approfondi, une anamnèse détaillée et, si nécessaire, des tests de laboratoire ou des examens physiques sont nécessaires pour parvenir à un diagnostic précis et établir un plan de traitement approprié.

VI. Questions Diagnostiques liées à la Culture et au Genre

1. Culture

  • Les symptômes culturellement spécifiques ne doivent pas être pris en compte pour le diagnostic, bien que la fréquence de certains symptômes puisse varier selon les cultures.
  • Les syndromes culturels peuvent influencer la présentation des attaques de panique, créant ainsi différents profils symptomatologiques (Craske et al. 2010).

2. Genre

  • Les attaques de panique sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, mais les signes cliniques ou les symptômes ne diffèrent pas entre les genres.

Conclusion

La prévalence des attaques de panique varie en fonction de la population et de l'âge, avec des facteurs de risque tant tempéramentaux qu'environnementaux. Le diagnostic différentiel est essentiel pour exclure d'autres affections médicales ou troubles induits par des substances. De plus, il est crucial de prendre en compte les considérations culturelles et de genre dans l'évaluation et le traitement des attaques de panique. Enfin, la comorbidité avec d'autres troubles mentaux peut influencer le pronostic et la gravité de ce trouble anxieux.

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